Les penseurs et écrivains ont depuis l’Antiquité constitué une partie importante des personnes touchées par l’exil politique, situation qui en retour a influencé leurs œuvres et marqué la littérature. Cette tradition littéraire s’est vue, dans la seconde moitié du XXe siècle, profondément bouleversée par l’émergence des totalitarismes et l’affrontement avec les démocraties que ces régimes, sous leurs différentes formes, ont suscité. Ce contexte politique inédit a provoqué, outre un accroissement du nombre des écrivains concernés, d’importantes transformations structurelles, obligeant notamment les exilés à remettre en cause leur propre image, leurs thèmes et stratégies de communication, ainsi qu’à revoir la portée de leurs écrits. L’étude comparée des œuvres de Jorge Semprún, Christa Wolf, Julio Cortázar et Alicia Dujovne Ortiz, permet de mettre en lumière des changements esthétiques communs à ces écrivains engagés, ayant fui respectivement l’Espagne, l’Allemagne et l’Argentine, et de constater la naissance, à cette époque, d’une écriture originale. ; Since Ancient Times, thinkers and writers have in large numbers been struck by political exile. In return, this situation has influenced their work and literature as a whole. In the second half of the 20th Century, this literary tradition has been deeply transformed by the surge of totalitarian regimes, and the struggle with democracies which these regimes have provoked. This new political context has induced a large increase of writers in exile, but also important structural transformations, forcing the exiles to modify their own images, the themes of their work and their communication strategies, and also the nature of their writings. The comparative study of the works of Jorge Semprún, Christa Wolf, Julio Cortázar and Alicia Dujovne Ortiz allows us to discover common aesthetic changes between these politically committed writers, who have flown respectively from Spain, Germany, and Argentina, and to note the birth of a new form of writing.
|