Couvrant une vaste période, de la fin du xixe siècle à nos jours, l'ouvrage aborde la question de la culture ouvrière dans une perspective transnationale, interdisciplinaire et interculturelle en cohérence avec les questionnements actuels de l'historiographie : à l'heure du discours sur la mémoire du mouvement ouvrier, il en retrace l'évolution dans l'espace germanophone, en mettant en évidence des pratiques culturelles porteuses de progrès pour la classe ouvrière. La notion de culture ouvrière, prise au sens large du terme, est donc analysée dans ses implications historiques, politiques, sociologiques, linguistiques et artistiques. Plusieurs études font intervenir la dimension comparatiste avec une mise en perspective entre la Rhénanie du Nord-Westphalie et le Nord-Pas de Calais. La politique culturelle de la RDA, État des travailleurs et paysans, y occupe une place centrale, montrant les limites d'une culture ouvrière imposée et uniquement centrée sur la place de l'ouvrier dans l'appareil productif. Dans le contexte d'une culture de masse, la pérennité des notions de classe ouvrière, et donc de culture ouvrière, a pu être remise en cause, mais plusieurs auteurs évoquent aussi une culture qui intègre la dimension du travail, d'un travail aliénant ou précaire, mais aussi l'absence de travail, dans des domaines comme le théâtre, la littérature ou la lutte syndicale, avec notamment les questions d'intégration des immigrés et du multiculturalisme.
|